La création d'un site pour mon travail photographique : pourquoi ?

Jusqu'à maintenant, la seule plateforme sur laquelle je partageais mes images était Instagram. Après tout, pourquoi s'en priver ? C'est pratique, facile, rapide, ça touche un peu de monde, et tout ça pour pas un rond. Alors pourquoi ne pas simplement s'en contenter ? Pourquoi investir de l'argent et du temps dans la création d'un site, avec une interface pas toujours très intuitive, alors que ma pratique est exclusivement artistique et aucunement professionnelle ? Montrer mes images... Avec mes autres images.

Je ne vais pas réinventer la roue, mais c'est la première raison qui m'a motivé à franchir le pas. Avec le numérique et plus récemment le smartphone, la photographie est devenu encore plus démocratique et accessible, ce qui est une bonne chose en soi. La conséquence de tout ça, c'est l'amas d'images auxquelles nous sommes confrontés chaque jour et dans lequel, inévitablement, les bonnes images se noient. Je le vois moi-même quand je passe du temps sur Instagram. Autant dans le flux que dans les stories, je vais peut-être m'arrêter quelques secondes sur une photographie d'un.e artiste que j'apprécie, mais je l'aurai probablement trouvée entre un coucher de soleil mal cadré et la fête des 35 ans d'un type que je n'ai pas revu depuis des années.

L'avantage du site internet est qu'il m'offrira un espace exclusivement dédié à mon travail photographique, avec l'agencement que je veux et sans noyer mes photos dans les quelques milliards qui sont postées quotidiennement sur Instagram. Je dis cela sans aucune prétention évidemment, il y a de très bonnes photos sur ce réseau, mais l'attention donnée à une image y est souvent très limitée. Pour revenir à ce que j'ai dit au début, ça sera moins pratique, moins facile et ça touchera moins de monde... Mais si les quelques visiteurs y passent un peu plus de cinq secondes, c'est peut-être pas plus mal finalement, non ?

Trier et séquencer

Encore une chose qu'il est difficile de faire sur Instagram. Je retourne parfois voir à quoi ressemble ma galerie, et même si j'y ai posté des images qui me plaisent et dont je suis plutôt content, on va pas se mentir, c'est le boxon total. Il y a du noir et blanc, de la couleur, du paysage urbain, du paysage rural, de la photo de rue, quelques photos de mes projets personnels, et même une poignée d'images de mes débuts que je n'ai pas le cœur de supprimer. C'est loin de ce qu'on attend d'un photographe scrupuleux, mais en même temps j'avoue m'en ficher un peu, je poste au gré de mes envies et je ne pense pas que le consommateur moyen d'Instagram pinaille là-dessus.

Néanmoins, j'aspire à mieux sélectionner, trier et séquencer mes photos, de créer des séries sur un temps plus ou moins long et surtout de les partager sous cette forme-là. Pour faire un parallèle avec la musique (ça ne sera pas le dernier sur ce blog), en vingt ans de pratique, j'ai rarement ressenti autant de satisfaction qu'en recevant le pressage d'un album auquel j'ai participé. Le temps passé sur la composition et l'agencement des morceau, puis au studio, se retrouve dans un produit fini, bien organisé et délimité, et c'est un vrai plaisir. Mon nouvel objectif, c'est de ressentir quelque chose de similaire à travers la photo, et l'exposition de mes petites séries sur mon site me forcera peut-être à travailler de manière plus structurée dessus, puis à lui donner une forme tangible par la suite.

Les images, oui, mais le texte aussi

En plus de la musique et de la photo, j'ai toujours eu une grande affinité avec l'écriture. J'aime beaucoup lire, j'ai une formation universitaire en Lettres et en tant qu'enseignant de langue, je travaille beaucoup avec du texte. Seulement voilà... Je n'écris finalement pas beaucoup, pas assez en tout cas. Je tiens un journal dans lequel j'écris quotidiennement quelques lignes, j'écris parfois des textes dans le cadre de mes activités musicales, mais ça reste peu.

Je tente le format du blog, car il me permettra de développer mes réflexions autour de la photo, mes ressentis sur un artiste ou un livre spécifique par exemple, voire même autour de mes images ou d'une série de photos. Instagram, encore une fois, ne permet pas ça. La consommation est censée y être rapide, et personne n'a envie de se coltiner plusieurs paragraphes sous une image. Je ne sais pas encore combien de lecteurs auront mes posts, mais je tente l'expérience. Mon journal n'a finalement qu'un seul destinataire et l'écrire me fait beaucoup de bien - mes attentes seront donc plutôt basses.